“Nous avons fait de Sembène le parrain de Guelewar”

En 2022, la romancière Béatrice Bernier-Barbe rencontre Balla Niang, fondateur du Centre Culturel Guelewar de Ngaparou, au Sénégal. Voici un extrait de l’interview qu’elle publie sur son site “Des Mots et des Couleurs”.

Bonjour Monsieur Niang. Tout d’abord, je vous remercie d’avoir accepté de répondre à mes questions. Aujourd’hui, vous allez nous parler un peu de vous, mais surtout du centre Culturel GUELEWAR, un endroit formidable que j’ai eu l’occasion de visiter il y a quelques jours. C’est parti !

Depuis combien d’années êtes-vous de retour au Sénégal ?

Depuis aout 2014, avec des allers et retours entre la France et le Sénégal.

Pourquoi être revenu après vingt ans ?

Parce que c’était l’heure pour moi de rentrer au pays. Et après 20 ans de vie professionnelle dans l’encadrement des jeunes en France, je pensais être plus utile pour la jeunesse de mon pays avec un projet qui pourrait contribuer à l’amélioration des conditions d’études des élèves et étudiants de Ngaparou / Somone et environs.

Pourquoi avoir choisi de vous installer sur la Petite-Côte et pas sur la capitale ?

Notre association française « Association pour le Développement par l’Environnement au Sénégal » (A.D.E.S) étant à l’origine de la création du collège devenu lycée de Ngaparou, nous avons décidé de nous y installer à notre retraite. La vie sur la Petite Côte est plus agréable que sur Dakar.

Maintenant, rentrons dans le vif du sujet et parlons du centre Culturel Guelewar de Ngaparou. Qui est à l’initiative de la création de ce centre ? Pourquoi ?

Comme je l’ai dit plus haut, nous suivons depuis sa création en 2003, l’évolution du collège de Ngaparou-Somone dont nous sommes, mon épouse et moi, à l’origine. Une association italienne y avait construit une bibliothèque qui n’a jamais été fonctionnelle. Le collège a grandi pour devenir en 2008, je crois, un collège/lycée. En 2010, nous apprenons qu’il n’y a pas d’ouvrages de disponibles pour les élèves de la 2de à la Terminale.

Et il n’existait aucune bibliothèque fonctionnelle dans la zone de Ngaparou, de la Somone et de Nguérigne, d’où proviennent les élèves. Nous avons alors projeté à A.D.E.S de réaliser cet équipement indispensable pour les élèves, pour les amateurs de livres et qui fait défaut dans la zone ciblée : une bibliothèque qui fonctionne.

Quelle est la date de l’inauguration officielle du Centre Culturel Guelewar ?

Le centre Guelewar a été inauguré officiellement en mars 2019, en présence de représentants de toutes les associations françaises et belges qui ont participé à son financement. Le bâtiment annexe, comprenant la chambre bibliothécaire, la chambre stagiaire ou bénévole, la cuisine, la réserve et les toilettes publiques, vient d’être terminé.

Pourquoi avoir choisi un portrait de SEMBENE pour illustrer la devanture du Centre ?

Dès la création d’A.D.E.S, nous avons instauré un principe de base : nous n’assistons pas nos partenaires locaux, mais nous donnons un coup de pouce à des groupes de personnes organisées qui, sans attendre une aide extérieure, se prennent en charge pour essayer de répondre aux besoins de la collectivité.

SEMBENE Ousmane aborde, dans son film « GUELWAR », le thème de l’assistanat à travers les multiples aides internationales dont nos pays africains sont si dépendants et fustige, l’attitude de dirigeants politiques qui enferment leurs populations dans cette dépendance.

Nous partageons cette position et avons fait de lui, en hommage à son message et à ses idées développées travers son œuvre littéraire et cinématographique, le parrain du centre et donné le nom de GUELEWAR à l’association sénégalaise que nous avons créée pour le gérer.

J’ai cru comprendre qu’en plus d’être très accueillant de par son infrastructure, le centre a été construit dans un souci de respect environnemental. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

La construction au Sénégal est standardisée et offre, dans de rares cas, une originalité. Nous avons voulu démontrer qu’il est possible de construire autrement en utilisant moins de ciment et faisant recours à des matériaux locaux, naturels : la terre, la latérite pour les murs avec des Blocs de Terre Compressés (B.T.C), le coquillage à la place du carrelage pour le sol. Nous pensons plus tard alimenter le centre en énergie solaire.

Lire la suite de l’interview sur Des Mots et des Couleurs.

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